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La suprématie d’un master français qui domine une niche de la finance mondiale

Créé en 1990 par la mathématicienne Nicole El Karoui, ce cursus de Sorbonne Université forme les meilleurs éléments en finance quantitative.

Par Eric Albert(Londres, correspondance)

Prenez l’annuaire des anciens élèves du master « El Karoui » et choisissez une année au hasard : 2017, par exemple. Dans l’ordre alphabétique, le premier de la liste travaille à la City dans l’établissement américain Bank of America Merrill Lynch. Deux noms plus loin arrive un autre, également basé à Londres, recruté par Pimco, un très gros gérant de fonds. Puis, toujours dans la capitale britannique, se trouvent des salariés de Morgan Stanley, Deutsche Bank, Goldman Sachs, Bloomberg, Citi… Et on n’en est qu’à la lettre « E ». Les anciens du master probabilités et finance,

pour prendre son nom officiel, organisé conjointement par Sorbonne Université et l’Ecole polytechnique, trustent les places de financier de haut vol à la City.

« Dans le petit monde de la finance, cette formation est le Graal, qui garantit d’avoir un super job à Londres ou ailleurs », explique Michael Vincent, un ancien étudiant de ce master, qui a travaillé quelques années dans la capitale britannique avant de se réorienter vers la régulation financière à Bruxelles. Une légende urbaine, invérifiable, assure que le tiers des « quants » – ceux qui font de la finance « quantitative », basée sur des modèles mathématiques – dans le monde est français. C’est probablement très exagéré, mais l’anecdote donne une idée de la domination des Français dans ce milieu très pointu des mathématiques financières.