En proposant ses propres critères de mesure, la Chine s’est donné les moyens de rivaliser avec les autres pays, qui s’y conforment volontiers.
Le monde de l’enseignement supérieur et de la recherche est désormais rythmé par les annonces saisonnières des résultats des «rankings». Depuis 2003, date de parution du premier classement des universités mondiales par une équipe de recherche de l’université chinoise Jiao-tong à Shanghai, les rendez-vous se sont multipliés.
À côté des classements généralistes établis annuellement par le groupe de presse britannique Times Higher Education (depuis 2004), par la société de conseil QS Quacquarelli Symonds (depuis 2006) et par diverses autres équipes de recherche, médias et sociétés de services, des classements spécialisés par région et par discipline ont fait leur apparition.
La publication en mai du classement thématique dit «de Shanghai» (Global Ranking of Academic Subjects) puis celle du classement général ce dimanche 15 août ont déclenché, dans la plupart des pays, des prises de parole de ministres, président·es d’université, dirigeant·es d’organismes de recherche se félicitant des succès rencontrés par leurs établissements. La position dans ce classement devient, à leurs yeux, une variable de substitution pour mesurer l’excellence du socle scientifique disciplinaire des universités, voire des systèmes nationaux.